25/01/96 :Une vraie révolution risque de déferler sur 200 villes de France. Deux cents villes où les élèves de primaires vont pouvoir consacrer leurs après-midi au sport ou à la culture. 18 villes avaient déjà fait acte de candidature en octobre, quand aujourd'hui, le ministre de la Jeunesse et des Sports a déclaré que 200 communes se prêteraient à l'expérience. Une expérience novatrice et perçue par de nombreux spécialistes comme une véritable avancée. Seulement voilà, va se poser le problème du financement. L'état y pourvoira pour un tiers à hauteur de 350 millions de francs. Charge aux collectivités locales et aux Caisses d'Allocations Familiales de régler les deux tiers restants. Un budget, qui selon Guy Drut s'élèvera à 1500 francs par an et par enfant.
Autre problème, qui va encadrer les écoliers l'après-midi ? Le ministre a été formel, les encadrants seront des enseignants possédant une compétence particulière en sport, en arts, plastiques, musique ou toute autre matière enseignée l'après-midi. Un recrutement d'instituteurs sera donc nécessaire. Paris, mais aussi Lille, Nice, Strasbourg et une dizaine d'autres grandes villes joueront le jeu des nouveaux rythmes scolaires. Grande absente remarquée, la ville de Lyon où Raymond Barre, le Maire, n'a visiblement pas l'intention d'allouer un budget supplémentaire au poste de l'éducation.
Cette scolarisation "à l'allemande" devrait commencer à la rentrée prochaine. A condition, toutefois, que parents, enseignants et Education Nationale l'acceptent et que le financement complet soit trouvé. Un consensus qui sera probablement difficile à réaliser, mais l'enjeu est de taille.